
Louis Héraudet
1903-1969
A 20 ans, Louis Héraudet se passionne pour la photo, comme en témoignent ses échanges avec sa grand-mère Madeleine Blondin, la grande complice de ses expériences photographiques.
En 1923, alors qu'il fait ses classes dans l'artillerie à Oujda au Maroc, il écrit régulièrement à sa grand-mère, alors âgée de 66 ans, domiciliée rue de la Castinerie, et avec laquelle il partage ses expériences photographiques.
6 juin 1923, Oujda, Maroc
"Fais-moi des photos de moi sur des feuilles avec du révélateur spécial"
1er juillet 1923, Oujda, Maroc
"Les Photos que tu as faites sont trop posées, il faut moins poser et développer plus longuement, de cette façon on obtient plus de contraste."
21 novembre 1923, Oujda, Maroc
" Tu t'es fait rouler en m'achetant le papier, on t'a donné du brillant et j'avais demandé du demi-brillant, ça a une grande importance et les photos seront vilaines."
4 mai 1924, Oujda, Maroc
" Je viens de faire une photo ce soir, demain dans la journée je tirerai une épreuve que je t'enverrai. Malheureusement ce n'est pas bien comme photo, c'est très mal. Pourtant je me donne beaucoup de peine pour réussir, mais comme résultat, toujours le même, c'est affreux. Malgré cela je ne désespère pas encore, il m'en faut des biens et je ferai tout pour les faire.
Nous avons constamment une lumière éblouissante ici. Tous mes clichés sont surexposés et pourtant que faire ; je prends l'ouverture la plus petite et 1/100 de seconde et toujours trop de pose. Quand tu recevras la photo dont je viens de te parler, si tu la montres, ne dis pas que c'est moi qu'elle représente, on ne me reconnaîtra toujours pas, tu peux en être certaine."
De retour à Ainay-Le-Château il réalisera sur plaques de verre des portraits en pied dans le jardin de sa grand-mère, rue de la Castinerie. Amis, famille, voisins, il réalise plus de 150 portraits, dont certains doivent encore figurer dans les albums photos des anciennes familles d'Ainay.
Il réalisera également des autoportraits, et brusquement plus rien… il semble abandonner la photo pour exercer la profession de ferblantier, chaudronnier.
En 1935, il épouse Marie POUSSANGES.
Son épouse Marie Poussanges maintiendra l'activité de photographe en réalisant les photos d'identité ; les pellicules seront développées dans des laboratoires voisins de Saint Amand, Montluçon ou Sancoins.
La photo devient pour Louis Héraudet un passe-temps quand son métier de plombier-chaudronnier lui en laisse le temps. On lui attribue encore quelques clichés, mais c'est sa fille Aline qui reprendra avec brio la relève au milieu des années 50.
Il décède en 1969, à la suite d'un accident de travail, l'année où sa fille ouvre sa galerie photo équipée d'un studio de prise de vues à l'étage, à côté de l'entreprise familiale.
Photothèque de Louis Héraudet : 150 plaques de verre de portraits en pieds pris vers 1925
