
Gabriel Chalmet
1905-1974
Profession : Cordonnier à Cérilly… Et photographe.
Dans les trajectoires de vies, on rencontre souvent des passeurs qui influent sur les orientations.
Nous allons tenter de reconstituer à partir de ses archives et de l'histoire locale, ce que nous raconte le fonds photographique de Gabriel CHALMET.
Quels sont ceux qui ont pu l'initier aux secrets de la chambre noire et à la magie de la photo révélée ?
L'enfance, rue Neuve à Cérilly
A la naissance de Gabriel Chalmet, à Cérilly, le 10 décembre 1904, son père est cordonnier Rue Neuve à Cérilly. Sa maman est déjà bien occupée avec ses trois aînés :
- Germaine-Antoinette, née en 1899,
- Pierre-Julien, né en 1901,
- et Marie-Louise née en 1902.
Le jeune Gabriel va apprendre le métier de cordonnier auprès de son père qui voit en lui celui qui assurera sa relève, tandis que Pierre-Julien, son frère, s'installera en 1921 comme maréchal-ferrant dans cette même rue avec sa femme Henriette Virmaud.
Gabriel semble être un enfant curieux, touche-à-tout, il apprend vite, et pendant ses temps libres, il va avec ses frères et sœur du côté de la place du marché à la rencontre des autres artisans et commerçants. Et ils sont nombreux, avant-guerre !
Parmi eux, il y a le magasin de la famille ARNOUX, place du marché dont le père de famille Joseph Arnoux est photographe. C'est vraisemblablement à ses côtés qu'il s'initie à la photographie, quand celui-ci fait son portrait. Il a 12 ans environ.
Les années 20, les premières expériences photographiques
Au lendemain de la grande guerre, la photo n'est plus une pratique exceptionnelle, elle est désormais à la portée de tous, les fournitures sont plus accessibles, même si elles restent encore coûteuses. Par correspondance, le photographe amateur ou professionnel peut faire son marché dans le catalogue de la manufacture de Saint-Etienne.
Pour commencer ses expériences photographiques, Gabriel Chalmet va s'exercer avec ses proches, qui sont ses principaux modèles. La technique photographique n'est pas encore bien maîtrisée, aussi bien la prise de vue que le développement et le tirage des épreuves.
En autodidacte, mais peut-être conseillé par Jules-Joseph Arnoux ou Louis Bonnichon, il va rapidement se perfectionner.
Il se marie à Theneuille en 1927 avec Marie Antoinette Barrière. C'est le photographe de Theneuille, Louis Bonnichon, qui fera leur photo de mariage.
1940-1945
Sous le gouvernement du maréchal Pétain, la carte nationale d'identité devient obligatoire pour les Français de plus de 16 ans.
Avec la carte d'identité vont se développer parallèlement des réseaux de faux-papiers pour les juifs, les résistants, les étrangers et tous ceux qui sont menacés par le nouveau gouvernement.
C'est précisément à partir de 1943 que Gabriel CHALMET mettra des dates sur ses boîtes de plaques de verre. Il va réaliser ainsi près de 1700 portraits de tous les âges, tous les milieux, avec cependant une plus grande proportion de portraits d'hommes. Parmi eux on y reconnait de jeunes hommes membres des chantiers de jeunesse, reconnaissables à leur uniforme.
Si la photographie de Gabriel CHALMET s'était surtout illustrée au sein du cadre familial et amical, elle devient, à partir de 1943, une nécessité, et il mettra son savoir-faire au service de la population, tout en continuant d'exercer son métier de cordonnier.
Nous ignorons ce qu'il est advenu du photographe Gabriel CHALMET après-guerre.
Il décède à Cérilly en 1979 en laissant une importante collection de plaques de verres que l'association d'Ainay-le-Château Aline et les Argenteurs a sorti de l'oubli.
Photothèque de Gabriel CHALMET : 1700 négatifs sur plaques de verre, 1700 portraits photographiés par Gabriel CHALMET de 1935 à 1945
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